Définition :
Fracture qui survient suite à des sollicitations mécaniques excessives sur un os sain. Une fracture de fatigue peut concerner à peu près tous les os.
Les circonstances déclenchantes:
-Le surmenage
-Une progression trop rapide de la charge de travail
-Un morphotype et chaussage
-La femme 1,2 à 10 fois plus souvent que l’homme pour la même charge de travail
On mettra à part la « triade » de l'athlète féminine associant aménorrhée, troubles du comportement alimentaire et ostéoporose.
Le tableau clinique:
-Apparition d’une douleur mécanique progressivement invalidante dans la vie sportive puis quotidienne voir au repos, accompagnée parfois d’un oedème localisé (gonflement).
-Les tests en charge (en appui) et la palpation de l’os concerné sont douloureux
Le tout, c’est d’y penser, le diagnostic se fait à l’imagerie (radiographie tardivement, scintigraphie et à l’IRM précocement).
Le traitement:
Le traitement est fonctionnel, c’est-à-dire une décharge (soulagement des appuis) partielle ou totale dans le respect de la douleur, accompagnée de l’arrêt de la course à pied pendant 3 à 6 semaines. La reprise devra être progressive, avec des chaussures et des semelles correctrices adaptées.
Certaines formes cliniques où le risque de déplacement ou de pseudarthrose (absence de consolidation) est fréquent nécessitent une immobilisation plus stricte, une décharge et parfois une ostéosynthèse chirurgicale.
Les différentes localisations:
Métatarsiens
20% des fractures de fatigue, 50% des fractures de fatigue du pied M2>M3>M4>M1 et M5, surtout diaphysaire. Les diagnostics différentiels sont la bursite (inflammation d’une bourse séreuse) et le névrome de Morton (nodule inflammatoire d’un nerf).
Os naviculaire ou « scaphoïde tarsien »
Décrite au niveau de la patte arrière droite du lévrier de course (extérieur du virage), elle concerne le pied droit du coureur sur piste (et sauteur en hauteur de fosbury), de sexe masculin et pronateur, moins le coureur de fond. Le diagnostic est souvent très tardif. Le traitement doit être plus strict (botte et une décharge totale de 4 à 6 semaines), pour éviter la pseudarthrose dont le traitement nécessite le recours à l’intervention chirurgicale (greffe et ostéosynthèse).
Sésamoïdes de l'Hallux ou « gros orteil »
Concerne plus la danseuse que le coureur. La distinction avec une sésamoïdite n’est pas aisée. Le traitement est fonctionnel.
Calcanéus (os du talon)
Décrite en milieu militaire (marche militaire) elle représente 10 à 20% des fractures de fatigue. Rare en milieu sportif, elle est à distinguer de la tendinite d’Achille. Le pronostic est bon mais la guérison longue à obtenir. On peut s’aider d’une talonnette amortissante.
Les autres fractures du pied sont rares, cuboïde, cunéiformes, talus, première phalange du gros orteil, malléole latérale (cross sur terrain irrégulier) et médiale. Cette dernière présente un risque élevé de déplacement secondaire et de pseudarthrose (10 à 15%), nécessitant un traitement plus strict.
Tibia et péroné
Généralement transversale, exceptionnellement longitudinale, elle est à distinguer de la périostite tibiale interne même si son traitement ne diffère guère.
Fémur
Concerne la métaphyse inférieure, la diaphyse ou le col. Certaines fractures du col sont de traitement chirurgical (risque de déplacement secondaire).
Fracture du bassin
Théoriquement rare, elle concernerait 6% des fractures de fatigue chez le coureur à pied, ayant une charge de travail hebdomadaire de plus de 100kms. Elle concerne essentiellement les branches pubiennes mais aussi les ailes iliaques et le sacrum.